Sport de combat par excellence, le rugby et l'armée sont souvent liés au travers des métaphores . Ce billet ne fera donc pas preuve d'originalité mais la frustration provoquée par la récente défaite des Français face au Tonga sensé être une nation bien plus faible dans ce sport m'a immanquablement rappelé les difficultés rencontrées par nos troupes en Afghanistan.
Bien évidemment et fort heureusement dans cette défaite "rugbystique", il n'y a pas mort d'hommes. Cependant, elle redonne la possibilité pour nos amis anglo-saxons de pratiquer l'une de leurs activités favorites à savoir le "french bashing".
Il serait d'ailleurs intéressant d'étudier avec plus d'attention ce qui nous vaut cette réputation peu reluisante (sans doute que la défaite de 1940 et la non participation à la guerre en Irak n'y sont pas étrangers).
Ressenti et réalité
Pour reprendre l'analogie entre ce début de coupe de monde et la situation en Afghanistan, il apparaît naturellement que l'aspect psychologique est fondamental dans la perception d'une victoire. Ainsi, en commettant quelques erreurs et en étant déjà en manque de confiance, les joueurs français n'ont pas su mettre en place leur jeu pourtant bien supérieur à celui de l'adversaire du jour. Au final, les Français perdent ce match contre une équipe bien plus faible et alors que l'essentiel est là, à savoir une qualification pour les quarts de finale de la coupe du monde, le grand public ne retient quasiment que la victoire du Tonga alors que ce dernier est dorénavant éliminé.
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C'est ce même paradoxe que l'on peut retrouver en Kapisa où la Task Force La Fayette oeuvre quotidiennement. Ses opérations sont souvent contraintes par la nécessité de ne pas favoriser la communication des insurgés et lorsque les pertes s'accumulent, on décide d'une pause opérationnelle pour ne pas perdre l'opinion publique laissant le champ libre aux adversaires. Ces derniers agissent par coup d'éclat qui là encore retiennent facilement l'attention du public au détriment du travail de fond réalisé par les troupes de l'OTAN.
Annonces anticipées?
Lorsque le chef de l'état a signifié le retrait des troupes françaises d'Afghanistan pour la fin 2014, il a indéniablement répondu à l'attente d'un certain nombre de nos concitoyens. Sur le terrain, en revanche, cette décision contribue certainement à compliquer la tâche des soldats. Les Taliban savent donc qu'ils doivent se montrer patients (d'autant que les Etats-Unis ont également annoncé le retrait de leurs forces) et en attendant cette échéance, ils peuvent se positionner pour remplacer "l'occupant " à son départ. De même, les Afghans habituellement favorables à l'ISAF sont amenés à davantage de neutralité pour ne pas risquer d'être traités comme collaborateur, sans compter tous ceux qui seraient tentés de rejoindre l'insurrection tels nos résistants de la dernière heure.
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La fédération française de rugby a, avant même le début de la compétition, décidé d'annoncer le départ du sélectionneur Marc Lièvremont dès la fin de la coupe du monde et son remplacement par Philippe Saint-André. Cette annonce a forcément, elle aussi, un impact sur le comportement des joueurs, même inconsciemment. Pour ces derniers, si le sélectionneur n'est pas reconduit dans ses fonctions alors quelle obligation autre que morale (et c'est déjà pas mal) ont ils à suivre ses recommandations? Puisque le risque est moindre de ne pas revenir en équipe de France s'ils ne suivent pas à la lettre les directives, l'autorité de Lièvremont se trouve donc affaiblie et il doit s'appuyer sur d'autres leviers pour obtenir ce qu'il souhaite de son effectif.
Crédit inconnu |
Quoiqu'il en soit c'est dans la difficulté que se forge la vraie cohésion et que les caractères se révèlent. Que ce soit pour la Task Force Lafayette ou pour l'équipe de France (chacune dans leur domaine et leur importance relative), elles ne manquent pas. Raison de plus pour leur apporter un soutien sans faille dans l'adversité alors allez les petits!!! Allez les bleus!!!
Il se prend pour qui, cet Irlandais de mes fesses qui s'est permis cette réflexion sur notre drapeau ? Peut-être a-t-il oublié les deux marasses infligées à son équipe en test match, avant le début de la Coupe du Monde ?
RépondreSupprimerLes Dieux du rugby se sont chargés de le lui rappeler et pendant ce temps là les Bleus ont bouté l'Anglais hors de Nouvelle-Zélande!
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